
Cordoue est une de ces villes espagnoles qui m’a toujours fait rêver. à l’instar de Séville ou Granada. Modelée par les 3 religions monothéistes, à l’image de toute l’Andalousie, je l’imaginais variée, gaie et mystérieuse. Je dessinais dans ma tête les contours d’un skyline fait de clochers et de minarets, et visualisais des rues qui auraient su conserver leur héritage culturel, entre judaisme et islam, entre islam et christianisme. Je te propose de visiter Cordoue avec moi.
Une arrivée sous la pluie
Les cafards que j’observe en montant dans le bus sont un signe : je pars bien dans le sud. Une nuit de voyage et me voici prête à visiter Cordoue. La pluie fine et l’humidité m’accueillent. Mon hôte Airbnb n’étant pas encore chez lui, je décide d’aller petit déjeuner. J’entre dans la Cafeteria de Altea. Il fait sombre, quelques habitués prennent leur petit déjeuner. Mes deux immenses tartines de pain et d’huile, mon jus d’orange et mon cafe con leche arrivent. Un immense cafard me frôle. L’Andalousie et ses cafards…
En sortant, je constate que la pluie n’a pas quitté Cordoue. Le ciel est toujours gris et m’empêche de profiter de la beauté des rues dans lesquelles je me faufile pour me rendre à mon logement. Diego, un colombien expulsé de son pays pour s’être opposé à son régime m’accueille. A la limite du communisme, historien et journaliste, légèrement fou et âme libre, ses quelques jours à ses côtés risquent d’être intéressants. Mon sac à dos posé. Je file visiter Cordoue en commençant par LE monument incontournable.
La Mosquée-Cathédrâle de Cordoue
Imprimée dans ma mémoire depuis ce livre ouvert au collège, la Mosquée-Cathédrale de Cordoue a toujours figuré sur ma liste des monuments à voir au moins une fois dans sa vie. Malheureusement, je ne suis pas la seule à l’avoir incluse dans cette liste. Il faut s’armer de patience pour obtenir son ticket d’entrée.
Une fois à l’intérieur, l’œil doit s’habituer à la baisse de lumière pour profiter de ses fantastiques arcs rouges et blancs. Cet ancien temple romain devenu église puis mosquée, dans laquelle a été érigée une cathédrale, est inscrit au Patrimoine de l’Humanité. On y trouve des traces de chacune de ses différentes vies : fresque de l’église primitive, arcs outrepassés, mihrab… L’édifice est d’une richesse et d’une beauté que l’œil comme l’appareil photo ne peuvent s’empêcher de capter et capturer.
Immersion en zone touristique
En sortant de la mosquée, le brouhaha et la foule me surprennent à nouveau. Je me faufile rapidement entre la marre de touristes et rejoins la Calleja de las Flores. Une rue aussi étroite que mignonne où visiteurs du monde entier se pressent.
Je continue mon chemin jusqu’au Zoco municipal, un petit patio où quelques artisans vendent leurs créations. Beaucoup de touristes viennent ici pour photographier les pots de fleurs suspendus aux murs d’un blanc éclatant. Il faut faire la queue pour leur tirer le portrait.
A quelques mètres d’ici, se trouve la Chapelle Mudejar de San Bartolomé. L’endroit est étrangement désert et surprend par ses jolies nuances de bleu. Cet ancien temple de style mudéjar faisait partie de l’Hôpital du Cardinal Salazar.
Je me promène jusqu’à la muraille médiévale. La tête en l’air et les yeux grands ouverts, j’observe la beauté des lieux. A Cordoue, impossible de se lasser de ce qu’on voit. Tout est lumineux et coloré.
Après un rapide et très tardif déjeuner en terrasse de la Taberna Entrecalles, dont le patron est extrêmement aimable, je passe me reposer à l’AirBnb.
Semana Santa et aubergines au miel
Il y a un moment de l’année qui remplit toute l’Espagne de mystère, solennité, hystérie et tranquillité, entre autres choses, c’est Semana Santa, Pâques pour nous. Des processions sont organisées dans tous le pays et même après 7 ans ici, je trouve ça toujours aussi exotique. Après un bref coup d’œil au programme, je pars me trouver une place le long du fleuve.
Il y a beaucoup de monde. La procession se fait attendre (plus de 2 heures) et quand elle commence, rien ne se passe ou presque. Déçue, je décide qu’il est temps de dîner. J’avais repéré une terrasse à l’ombre des orangers. Un petit restaurant où les locaux s’attablent: la Taberna Regina. Le soleil se couche petit à petit et colore le ciel de douces nuances orangées. Les températures sont toujours aussi agréables. L’odeur des arbres, l’accent andalou, le rire des gens, la sympathie du serveur et la délicieuse gastronomie andalouse font de ce moment un des plus agréables de mon séjour. Un conseil si tu décides de visiter Cordoue : goûte absolument le salmorejo et les aubergines au miel !
Palacio de Viana
Je me lève tôt pour aller au Palais de Viana à quelques pas de mon AirBnb. Le temps est frais et je regrette de ne pas avoir de veste. J’arrive en avance, j’en profite pour ouvrir un livre. Les employés entre au compte-gouttes, j’échange ma réservation contre un vrai ticket d’entrée.
Construite au XIVè siècle, c’est une maison qui appartint aux seigneurs de Villaseca. Le palais subit plusieurs transformations au fil des siècles. Il est possible d’en visiter l’intérieur mais n’étant pas très intéressée, j’ai préféré me contenter des 12 magnifiques patios.
Je déambule aux travers des ces fabuleuses cours fleuries. D’un patio à l’autre, l’ambiance est différente : les fleurs, les plantes, leurs odeurs, les couleurs de azulejos, la manière dont l’eau des fontaines s’écoulent… créent une atmosphère distincte. Cette visite met tous les sens en éveille.
La Posada y Plaza del Potro et Triunfo de San Rafael
Je traverse la ville. Elle se réveille tranquillement. J’atteins la Plaza del Potro. On retrouve ici deux éléments importants de l’architecture de Cordoue : la fontaine du Potro qui représente un petit cheval et la colonne du Triunfo de San Rafael.
Un autre monument attire les touristes : la Posada del Potro. On entre dans cet ancien maison close par une petite embrasure en bois. Le patio s’ouvre devant nos yeux, ample et lumineux. D’ici, on accède aux différentes pièces qui composent l’édifice. Il est possible de monter au deuxième étage pour visiter le Centre d’Art Flamenco Fosforito.
Rio, pont romain et tour de la Calahorra
Visiter Cordoue, c’est aussi traverser son fleuve, le Guadalquivir. Pour rejoindre l’autre rive, il faut emprunter le Pont Romain. Les touristes se pressent de part et d’autre. La ville est définitivement en éveil. La chaleur andalouse atteint peu à peu son apogée pendant que j’atteins la Tour de la Calahorra. Cette forteresse d’origine islamique a été conçue pour protéger le Pont, qui était l’entrée à la ville.
San Pedro, La Magdalena, San Pablo et autres
Je décide d’aller déjeuner avant de finir mon tour touristique pour la journée. Un menu typiquement cordobés sur terrasse de Los 3 Califas. Le service est un peu lent mais la nourriture bonne.
Je pars me reposer un moment dans mon AirBnb, mais je profite de mon temps pour flâner dans les rues proches où le silence règne. Peu de monde se promène par ici hormis les locaux et c’est bien dommage, car dans chaque recoin, quelque chose d’intéressant à photographier : un graffiti, une église, une façade… Visiter Cordoue, c’est une histoire sans fin.
Diego, mon host, est à la maison. Il me propose de faire un tour plus tard. Entre conversations sur les Farcs, les élections françaises, l’histoire de Cordoue, la méditation et bien d’autres thèmes, nous continuons à visiter Cordoue. De temps en temps, nous nous arrêtons à une terrasse et discutons autour d’une bière. C’est dimanche, les familles sont de sortie. Des musiciens jouent de la musique. Il y a de l’ambiance. Puis Diego m’emmène dans un bar génial pour dîner La Barberia. Il s’agit d’un patio intérieur joliment agencé. L’endroit est très agréable pour dîner et prolonger la soirée un mojito à la main.
Alcazar de los Reyes Catolicos
Je me lève tôt pour éviter de faire la queue à l’Alcazar mais c’est râté, il y a déjà une bonne trentaine de touristes en ligne attendant patiemment de pouvoir pénétrer dans cette forteresse et palais que fit construire le roi Alfonso XI de Castilla en 1328.
Une fois à l’intérieur, je commence par monter à la tour. D’ici, le visiteur profite de jolies vues sur la place précédent l’entrée du monument et sur ses jardins. C’est d’ailleurs, à l’ombre de ses arbres verdoyants que je me promène admirant la beauté des lieux. Ici et là, on trouve des restes romains et Visigoths. L’intérieur du bâtiment peut se visiter, bien entendu. Les différentes pièces s’articulent autour de charmants patios.
Je profite du reste de ma journée pour entrer dans quelques patios cordobeses et flâner un peu plus dans les rues de cette ville que j’ai adoré visiter et faire durer un peu plus le plaisir. Ses gens, sa beauté, sa chaleur, ses odeurs, sa gastronomie… Visiter Cordoue, c’est en tomber amoureux. Beaucoup te diront qu’à part la Mosquée-Cathédrâle, il n’y a rien d’intéressant à voir. C’est faux. C’est une des plus belles villes d’Espagne pour moi. Je te laisse une carte des endroits à voir et où manger, ainsi que mon budget pour ces 3 jours.
Budget pour 1 personne :
- Bus Madrid-Cordoba aller-retour : 32,70€
- AirBnb 2 nuits : 43€
- Petit Déjeuner Cafeteria Altea : 1,70€
- Déjeuner Taberna Entrecalles : 5,30€
- Entrée Mosquée-Cathédrale : 10€
- Chapelle de Saint-Bartolomé : 2€
- Dîner Taberna Regina : 12,60€
- Petit Déjeuner San Blas : 2,70€
- Entrée Palacio de Viana : 5€
- Déjeuner Los 3 Califas : 9,90€
- Dîner La Barberia : 13€
- Petit déjeuner Taberna d’Ucles : 3,85€
- Entrée Alcazar : 4,50€
- Déjeuner Plaza Corredera : 7,60€
- Autres : 18,20€
- TOTAL : 172,05€